Suzanne DRIQUERT peint depuis 1975, période où elle vit à Nice. Colette DAUGNY, signature impressionniste côtée, lui enseigne la peinture à l'huile, puis un crochet par l'école des Beaux Arts. Rencontre avec d'autres artistes. Ascension, pinceau à la main. 

 

En quelques années ses paysages sont exposés dans les galeries de la côte d'azur. A Paris, au Salon d'Automne ainsi qu'au Salon des Artistes Français où elle est sélectionnée. Un critique d"Art Présent" la remarque en 1980 et lui donne une cote. Pendant quelques années, elle travaille intensément et ses tableaux se vendent bien. Suzanne DRIQUERT remporte quantité de prix. En 1983, sept de ses toiles partent au Japon, ambassadrice de la peinture française.

 

1987 : L'artiste s'en va vivre dans les Grisons, en Suisse, dans un chalet isolé à 2000 m d'altitude. Elle traverse une période sombre, pas moins féconde. Elle aborde alors la calligraphie, le pastel; approfondi l'aquarelle. Un lent travail en sourdine s'effectue. Et en 1989, c'est la rupture : Inspirée par le travail de Martine JAQUEMET, à Genève, le peintre laisse choir son chevalet, se froisse avec l'oeuvre figurative. Ce sont les paysages suisses qui nourrissent en profondeur, sa nouvelle expression à travers les collages.

 

En travaillant avec du papier de  soie coloré, déchiré et collé, elle expérimente le surgissement créatif ab nihilo. "Par un mouvement de papier de colle et de couleurs, il se produit une sorte de détachement des pensées, des à priori, des désirs, l'oeuvre se compose "comme" d'elle même...J'accompagne quelque chose qui me dépasse". C'est une superposition de teintes dans laquelle l'artiste ne voit plus rien "l'intensité est toute intérieure". Tant qu'elle est à l'ouvrage et qu'il est humide, elle ignore ce que sera le résultat... Après séchage, l'opacité reprend le dessus "accepter ce qui surgit, ou le retravailler encore... Ce n'est jamais ce que l'on avait  vu, cela va au-delà, et c'est à chaque fois l'émerveillement." Suzanne DRIQUERT cherche la transparence des vitraux.

 

Depuis qu'elle s'est installée à Nyons en 1991, où dit-elle, la lumière est la même qu'à Nice, Suzanne DRIQUERT, praticienne d'éducation créatrice (école Arno Stern), propose des ateliers aux enfants et adultes. Elle a animé pendant une quinzaine d'années des ateliers dans les structures médicalisées (hopitaux, maisons de retraite...); ateliers au fil desquels l'expression des sentiments, la prise d'assurance, "le laisser advenir", comptent autant, sinon plus, que la technique.

 

Aujourd'hui, Suzanne DRIQUERT trouve en l'art, une source divinatoire (du latin divinatio : deviner) d'enrichissement.

 

En résumer et pour conclure : donnez-lui du papier et de la couleur, Suzanne DRIQUERT à quelque chose d'une magicienne.

 

Jean-François LEMAISTRE